Témoignage

Association des Familles Saint-Pierre-Dessaint

Calixte St-Pierre et Marie-Louise Pelletier

par Gabriel St-Pierre, un petit cousin

Mon grand-père Louis Calixte naît à L’Islet-sur-Mer en 1855. Claude André St-Pierre (in Les 250 années du patrimoine St-Pierre à L’Islet, pages 4 à 6, mai 2006) vous informait que Calixte était un des fils de Louis-Gédéon et de Luce-Candide Duchesneau. Les articles précédents vous permettent de remonter à tous mes aïeux depuis le début de la colonie. Calixte s’était marié à St-Roch-des-Aulnaies avec Marie-Louise Pelletier, le 17 novembre 1885. Ils donneront naissance à neuf enfants. Ses parents, Germain Pelletier et Marie-Priscille Labrie, sont des descendants des Pelletier du Berceau de Kamouraska. La légende raconte que les sœurs Pelletier étaient surnommées « les coquettes » en raison de leurs élégantes toilettes. Les enfants de Marie-Louise et de Calixte. Louis Calixte Abel né jeudi 18 novembre 1886 et baptisé le même jour. Il est décédé à l’âge de 16 ans. Joseph Eugène Adrien, né le 16 février 1888 et baptisé même jour ; il se marie avec Exilda Leclerc le 14 juillet 1914. Ils ont 4 enfants : Paul-Henri, Roland, Roger et Martin. Marie-Louise Aurélie, née le samedi 22 juin 1889 et baptisée le 23 ; elle se marie avec Adalbert Francoeur, le 17 novembre 1908. Ils ont 6 enfants : Isaïe, Tancrède, Adalberte, Zénoïde, Angello, Conrad et Bérangère. Joseph Michel Alfred, né 30 juillet 1891 et décédé le lendemain. Il est enterré le 1er août. Michel Isidore Sylvio, né et baptisé le dimanche 15 mai 1892 ; il se marie avec Amanda Marcoux, le 11 septembre 1916, à St-Roch de Québec. Les enfants de ce mariage sont : Philippe, Marie Thérèse, Jeanne-D’Arc et Rosaire, et en secondes noces avec Antoinette Paradis, le 16 novembre 1922, à St-Roch de Québec. Les enfants de ce second mariage sont Marguerite et Madeleine. Joseph Abdon, né le vendredi 20 septembre 1895 et baptisé le 21. Il est décédé le 28 juillet 1918. Joseph Louis Xavier, mon père, né le dimanche 20 juin 1897 et baptisé le 21. Il est décédé le 29 septembre 1994. Leurs enfants sont : Irénée, Jean-Gabriel et Adrienne. Une petite fille, sans nom, née le 2 août 1898, ondoyée et enterrée le 3. Joseph Irénée, né le 21 octobre 1899 et baptisé le 22 ou le 23. Il est décédé le 29 mars 1926. Des 9 enfants de Calixte et de Marie-Louise, quatre ont donné naissance à 18 descendants. Tableau montrant les ancêtres et les descendants de Gabriel St-Pierre Louis-Gédéon et Luce-Candide Duchesneau Calixte et Marie-Louise Pelletier Louis et Antoinette Gagnon Gabriel et Lauréane Leclerc Robin et Josianne Cimon Andréane et Donald Dion Joël et Sylvie Guénette Cimon et Raphaël Renaud, Roxane et Virginie Yoan et Loïc Mon grand-père Calixte adorait travailler sur sa terre de St-Eugène et connaissait tout autant le labeur du métier de bûcheron. Graduellement, il avait acquis trois terres dans le troisième rang de St-Eugène et une terre à bois dans le neuvième rang du canton Lessard, de St-Cyrille. Sur ce lot, il bûche les épinettes qui serviront, entre autres, à la construction du quai de L’Islet. Il avait auparavant participé à la construction du chemin de fer de l’Ouest canadien dans les montagnes Rocheuses. Le couple, Calixte et Marie-Louise, a été éprouvé à plusieurs reprises. Leur fils aîné Abel est décédé après avoir subi un choc découlant de la mort d’un de ses chevaux. Sa bête meurt sur la route en direction de St-Cyrille. Durant une énorme tempête de neige, il s’affairait à gratter le chemin d’hiver lorsque l’un de ses chevaux s’est enlisé dans la neige : il a fait tout ce qu’il pouvait pour le sauver, mais en vain. Il ne s’est jamais remis de cette épreuve. Âgé de 22 ans, un deuxième fils, Joseph, se noie à la station de St-Apolline. Il était chef de section et le 28 juillet 1918, une journée très chaude, il va se rafraîchir à la rivière. Nous ne savons pas ce qui est vraiment arrivé, crampe ou simple noyade, mais son corps a été retrouvé le lundi matin. Irénée, son frère qui travaillait avec lui, était à ce moment parti en bateau faire un pèlerinage à Sainte-Anne-de-Beaupré. À son retour, ayant appris la noyade de son frère, il part à bicyclette sur la route de Bras-d’Apic. À l’aide d’une troisième roue qu’il s’était fabriquée avec ingéniosité et qu’il fixait à sa bicyclette, il pouvait circuler sur la voie ferrée. En toute hâte, il se rend à la station de St-Apolline. Après un tel effort, il arrive épuisé sur les lieux. Le drame causé par le décès de son frère Joseph le rend malade. Irénée ne sortira jamais de son chagrin et il décède huit ans plus tard, le 27 mars 1926. En comptant une fille et un fils décédés en bas âge, mes grands-parents ont donc enterré cinq de leurs neuf enfants. On peut facilement dire que Calixte était un cultivateur dans l’âme et qu’il adorait travailler en forêt. À son décès, son patrimoine comprenait trois terres agricoles et une grande terre à bois de 141 acres, située dans le canton Lessard de St-Cyrille. Mon père Louis a hérité de tout cela. Toutefois, comme moi, on peut dire qu’il n’était pas un fervent travailleur agricole. Mon père m’a déjà dit : « Tu sais Gabriel, je n’étais pas fait pour cultiver la terre. J’aimais, comme ma mère, lire le journal, chercher mes origines, m’intéresser aux objets anciens. En un mot, j’aimais plus la culture que l’agriculture ». Il vendra d’ailleurs la terre à bois au début des années 1940. En 1976, j’ai convaincu mon père de donner les terres agricoles à ma sœur Adrienne et son mari Rosaire Fortin afin qu’ils agrandissent leur ferme. J’ai hérité d’un emplacement et de la maison des ancêtres au décès de mon père en 1994. En 1996, j’ai décidé de vendre la maison ancestrale, faute de proximité et des besoins d’entretien et de réparations. Ma mère Antoinette Gagnon, fille de Napoléon Gagnon et de Wilhelmine Bélanger, vit le jour le 22 mai 1900. Ses parents étaient allés travailler deux années dans les manufactures de tissus aux États-Unis. À leur retour, âgée de 5 ans, elle vivait sur une ferme voisine de celle de mon père. Elle fit ses études au couvent de St-Eugène, dirigé par les religieuses St-Joseph-de-St-Vallier, et elle compléta une septième année, comme mon père l’a fait. Elle aidait ses parents aux travaux des champs et était engagée lors d’accouchements pour aider les femmes dans les maisons privées. Elle aimait particulièrement le jardinage qui fournissait les légumes pour toute la maisonnée. Plusieurs personnes de la paroisse profitaient de son talent de jardinière et ils s’approvisionnaient en légumes qu’elle récoltait en abondance. L’hiver, elle filait la laine pour ensuite la tisser et tricoter divers vêtements. Elle travaillait du matin au soir et sans relâche : « une femme de cultivateur bien accomplie ». Je garde un bon souvenir d’une mère qui aimait ses enfants et qui vivait pour ses enfants.

Calixte St-Pierre vers 1930.

Marie-Louise Pelletier vers 1928

Louis, Gabriel et Robin St-Pierre à St-Roch-des-Aulnais, en 1989

Mon père, Joseph Louis Xavier, voit le jour le 20 juin 1897 et il ferme les yeux le 29 septembre 1994. Sa vie en fut une d’émerveillement de tout genre. Il épousa Antoinette Gagnon à St-Eugène de L’Islet, le 17 septembre 1929. Leur premier enfant, Irénée, naît le 11 octobre 1931 et il succombe malheureusement à une pneumonie double, comme on disait dans le temps. Gabriel, l’auteur de ces lignes, naît le 1er décembre 1932 et est baptisé à St-Eugène. Ma sœur Adrienne vient au monde le 21 juillet 1934. Elle se marie avec Rosaire Fortin le 16 juin 1962. Elle donne naissance à Pierre et Sylvain. Mon père a vécu sur la terre de Calixte, à St-Eugène, toute sa vie sauf les huit dernières. En 1935, au décès de mon grand-père, il avait 38 ans. Personnellement, n’ayant que trois ans à son décès, je ne garde que le vague souvenir de mon grand-père Calixte dans son cercueil. Louis prenait bien soin de sa mère décédée en 1929, six ans avant Calixte.

Lauréane et moi avons pris bien soin de mon père jusqu’à l’âge vénérable de 97 ans. En effet, en octobre 1986, il laisse sa terre de St-Eugène et déménage avec nous à Longueuil. Pendant plus de 45 ans, mon père a cherché ses origines généalogiques. Il a entretenu une correspondance assidue avec madame Vital Breton de Rouen en France. Il voulait retracer les vestiges du grand-père de notre ancêtre commun, Pierre Dessaint-dit-Saint-Pierre de Normandie. Ses recherches n’ont abouti qu’au constat que les archives de la cathédrale de Rouen et celles des paroisses environnantes ont été détruites par les bombardements de la dernière Grande Guerre. À ce moment, il avait déjà fait son arbre généalogique et cette passion l’amène à s’intéresser à l’architecture des églises, aux châteaux de France, aux monuments historiques, à la richesse des musées et aux biographies des gens célèbres. Mon père s’est instruit toute sa vie. Il s’est aussi intéressé aux antiquités. Il cherchait à savoir à qui les quelques objets de sa collection personnelle avaient appartenu. Il a collectionné des timbres, des cartes postales, des photos, des découpures de journaux, des revues et bien d’autres choses qui meublent les pièces de mon sous-sol. Il ne pouvait passer devant une église sans prendre le temps d’admirer son chemin de croix, ses statues, son autel et ses verrières… On faisait appel à Louis pour raconter l’histoire des paroisses de Notre-Dame-du-Bonsecours ou de St-Eugène du comté de L’Islet. Ces souvenirs familiaux m’ont été racontés par mon père et c’est la première fois que je prends le temps de les relater. Il serait bien fier de lire cet article portant sur nos ancêtres.

Tout jeune, je fréquente une école des religieuses de Saint-Joseph-de-St-Vallier à St-Eugène. Par la suite, je rencontre une belle brunette, Lauréane Leclerc, de St-Eugène, qui deviendra ma conjointe le 27 août 1960, après de longues fréquentations. Elle était l’une des filles de Joseph-Amédée Leclerc et d’Isola Caron, mariés le 14 septembre 1927. J’ai hérité de la maison de mon père à St-Eugène, mais mon absence d’intérêt pour les travaux des champs m’a incité à me départir de ce patrimoine. J’occupe divers emplois à la Fonderie de L’Islet et je décroche en 1967 un bon poste chez Héroux Machine Part à Longueuil. Chez cet employeur, comme machiniste, je contribue à la fabrication de pièces des Spoutniks qui se retrouvent sur la lune. De 1978 à 1994, je travaille, à mon plus grand plaisir, chez Pratt et Whitney à la fabrication de pièces d’avions qui sillonnent le ciel.

Pour terminer sur une note contemporaine, j’aimerais vous résumer la carrière et une brève biographie de nos trois enfants. Notre aîné, Robin détient un baccalauréat en physique et un certificat en enseignement. Il enseigne la physique au secondaire et sa femme Josiane Cimon possède un baccalauréat en orthopédagogie et elle enseigne au primaire. Ils se sont mariés le 10 août 1991 et leurs enfants se nomment Cimon et Raphaël. Notre fille Andréane St-Pierre est biochimiste et elle a complété un certificat d’enseignement. Son mari Donald Dion est technicien en avionnerie. Ils se sont mariés le 11 juin 1988 et leurs enfants s’appellent Renaud, Roxane et Virginie. Notre cadet, Joël est sociologue, conseiller fiscal et interprète pour les personnes sourdes-muettes. Il est marié avec Sylvie Guénette qui a obtenu un baccalauréat en orthopédagogie. Elle enseigne au primaire. Ils sont mariés depuis le 16 juillet 1994 et sont les parents de Yoan et de Loïc.

Robin, Lauréane, Gabriel et Joël et devant, Andréane en 1990